Quel prix êtes-vous prêts à payer ?

J'entends très souvent des gens dire que la sécurité des installations chimiques ou nucléaires constitue une préoccupation dans leur vie de tous les jours. Que l'environnement et leur santé doivent être protégés. Surtout s'ils habitent à proximité de la dite installation. Et pour eux, rien de mieux que l'état et sa cohorte de lois, de réglementations et de normes pour obliger les gestionnaires de sites sensibles à garder l'herbe des campagnes françaises bien verte.

La question qui me vient alors à l'esprit est : quel prix êtes-vous prêts à payer pour que cette sécurité soit assurée ? Comment, cela, quel prix me demandent-ils ? Je précise ma question. Concrètement, leur dis-je, êtes-vous prêts à payer votre électricité plus chère ? Et là plus personne ne bouge les lèvres... Il semblerait qu'aucun ne voit le lien entre la facture d'électricité et la sécurité des centrales nucléaires [1]. Pour le commun des contribuables, les dépenses de cet ordre doivent être accomplis par la société. Qu'une entreprise comme EDF n'est pas là pour faire des profits, mais pour être utile à tous. Sauf qu'une partie des profits d'EDF vont directement dans la poche de l'état qui s'en sert dans d'autres domaines. Et l'entreprise publique est très généreuse, puisqu'elle distribue des dividendes deux fois supérieurs à ses profits [2]. Et cela même si le résultat net diminue [3].

Et sans qu'on n'en ait le contrôle.

Et pourtant, la question du prix me semble pertinente. Le fonctionnement de telles installations coûtent cher. Leur entretien, ainsi que l'amélioration des systèmes de sécurité (redondance des pompes de refroidissement par exemple) proviennent d'investissements qui sont rognés tant la part du kWh qui y est dédié este réduit à la portion congrue. Alors, c'est vrai, on paie l'électricité très bon marché, mais cela se fait au détriment de certaines dépenses que certains (dont moi) considèrent comme vitales.

Régulièrement, donc, la Commission de Régulation de l'Energie (CRE) suggère à l'état de relever le prix du kWh. Ce que ce dernier s'empresse de refuser, dans un but purement électoraliste, craignant de froisser une nouvelle fois les Français, qui, il faut bien le dire, sont déjà fortement vampirisés par les éminences grises de Bercy. 

Ce constat est valable pour n'importe quel domaine. Chez moi, on a ce dicton : "celui qui achète pas cher, achète deux fois". En clair, on n'aura jamais un service ou un objet de très bonne facture si on n'y met pas le prix. Et comme la notion de bonne qualité est subjective, elle change d'un individu à l'autre. Ainsi certains préfèrent dépenser leur argent dans de somptueux voyages à travers le monde plutôt qu'en nourriture de bonne qualité [4]...

C'est en cela que le choix de chaque individu doit être respecté par les autres. Que nos intérêts particuliers sont différents et que nos aspirations pour notre bien-être ou notre confort divergent et ne sont pas forcément compatibles. La sécurité comme d'autres aspects de notre vie, tels l'éducation ou la santé ont un certain coût que certains sont prêts à assumer tandis que d'autres considèrent que ce qu'ils versent déjà est amplement suffisant... Tout est donc question de point de vue.

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[1] J'exagère un peu mais c'est pour l'exemple.
[2] D'après une information du journal Le Point disponible ici.
[3] Information du journal Les Echos datant de 2009 et disponible ici.
[4] Là encore c'est un exemple.

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