Panne de climatisation

Alors que les relations entre la France et l'Allemagne ne sont pas au beau fixe et que l'économie se dégrade encore dans l'Hexagone [1], une nouvelle affaire vient diviser encore un peu plus Paris et Berlin ou plutôt Paris et Stuttgart.

On apprenait, ainsi, le 19 juin dernier que Paris interdisait la vente des nouvelles Mercedes en France. La raison ? Le constructeur allemand refusait de se conformer à une nouvelle directive de Bruxelles, entrée en vigueur le 1er janvier dernier et confirmée par les autorités française dans la foulée, à savoir l'utilisation d'un nouveau gaz réfrigérant pour les systèmes de climatisation pour ses véhicules Classe A, B et CLA. Bruxelles avait décidé d'interdire les anciens gaz jugés trop polluants pour l'environnement.

Fin juillet, le tribunal administratif de Versailles avait demandé la suspension de cette décision de l'état français, renvoyant les deux parties trouver un accord. Une proposition de médiation que Paris s'était empressée de refuser, recevant un appui de taille en la personne d'Antonio Tajani, le commissaire à l'industrie [3].

Pour justifier sa position, Mercedes évoque, de son côté, que le nouveau gaz serait potentiellement toxique pour le consommateur et surtout inflammable [3]. Et le constructeur a trouvé un allié inattendu dans son combat : Greenpeace, la fameuse association de protection de l'environnement. Cette dernière confirme les réticences des Allemands estimant que les effets de ce nouveau gaz sur l'environnement étaient encore inconnus. L'organisation recommande de revenir à l'ancien gaz, le temps de trouver une alternative crédible ou d'infirmer ces craintes. Par ailleurs, le journal Les Échos ajoutait que cette nouvelle règle était impossible à imposer tant que des millions de voitures utiliseraient l'ancien gaz.

Les conséquences sur les ventes de Mercedes se sont faites ressentir rapidement : les ventes ont baissé de 5,2% sur le mois de juillet. La direction estime aussi que 20% des concessionnaires sont menacés par cette interdiction et que du chômage partiel pouvait être à prévoir alors que les ventes de ces modèles incriminés représente environ 60% du chiffre d'affaire de la marque... Dans un marché de l'automobile en plein doute, cette nouvelle tombe donc mal car c'est autant de recettes fiscales en moins pour l'état, qui une fois de plus, n'a fait que céder à des intérêts partisans...

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[1] Pour s'en convaincre, regardons les chiffres du chômage et de la croissance...
[2] Article du journal L'Expansion consultable à ce lien
[3] Greenpeace soutient Daimler. Article à consulter à ce lien.

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